Jean DUNAND (1877-1942). Le modèle créé... - Lot 61 - Métayer-Mermoz Maison de Ventes aux Enchères Antibes

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Lot n° 61
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Estimation :
50000 - 80000 EUR
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Result : 115 500EUR
Jean DUNAND (1877-1942). Le modèle créé... - Lot 61 - Métayer-Mermoz Maison de Ventes aux Enchères Antibes
Jean DUNAND (1877-1942). Le modèle créé vers [1912-14], notre oeuvre réalisée dans les années 1910-20. Rare et spectaculaire vase en obus légèrement balustre à épaulement ; le col large et annulaire terminé ourlé. Épreuve en dinanderie de cuivre, d'une seule pièce, entièrement montée au marteau et patinée noir. La surface achevée en un très fin et léger martelage. Années 1910-20. Lest constitué d'un amalgame au fond à l'intérieur. Signé Jean DUNAND sous la base. H_68 cm restaurations, rayures, griffures et légers enfoncements épars. Provenance : - Mme X., importante personnalité de la grande décoration florale. - Mme Y., Antibes, petite-fille de la précédente. Bibliographie et oeuvres en rapport : - Conferencia - N° 9 du 15 avril 1926. OEuvre à rapprocher reproduite page 445 dans un article titré Le nouveau visage de l'art : Chez Monsieur Jean Dunand sous la plume de Liliane Sarcey. - Art et Industrie - N° 8 de mai-juin 1935. OEuvre à rapprocher reproduite page 14. - Jean Dunand/Jean Goulden - Catalogue de l'exposition éponyme organisée de mai à juillet 1973 à la Galerie du Luxembourg, Paris, éditions de la Galerie du Luxembourg, Paris, 1973. OEuvre à rapprocher reproduite page 63. - Félix Marcilhac - Jean Dunand, vie et oeuvre - Les Éditions de l'Amateur, Paris, 1991. Des variantes de notre vase reproduites pages 298 à 301. Jean Dunand et la recherche de la forme ultime. Les années 1912-13 furent, pour les arts décoratifs français, des années de rupture. En effet, c'est bien durant cette période que les artistes décorateurs et les artisans d'art se sont définitivement débarrassés des oripeaux de l'Art nouveau ; la Maison cubiste et son programme d'avant-garde s'installait au Salon d'Automne de 1912, André Groult, avec son petit salon rond exposé lors de cette même manifestation, offrait aux visiteurs une toute nouvelle vision du meuble et de l'aménagement intérieur, quant à Émile-Jacques Ruhlmann, c'est l'année suivante qu'il révélera son immense talent et ouvrira aux arts décoratifs une voie toute nouvelle et totalement moderne. Jean Dunand, artiste déjà connu et reconnu, doté alors d'une maîtrise exceptionnelle, s'emparera de ces deux années pour renouveler entièrement son univers esthétique et son langage plastique. Il initiera durant cette période, de façon audacieuse, sa série de grands vases noirs, obus ou balustres, plus ou moins monumentaux, puisant son inspiration dans l'idéal Antique, n'aspirant qu'à la forme la plus pure et majestueuse possibles, la délivrant de tout décor inutile, en surface et/ou en relief, pour parvenir au profil définitif. Durant plus de deux décennies, le maître dinandier déclinera cette série, tentant toujours d'aller plus loin dans la recherche de la forme parfaite, variant sur la hauteur de la pièce mais aussi très légèrement sur son galbe et sa silhouette. Notre oeuvre, d'une hauteur de 68 cm, est l'une des plus grandes jamais réalisées par l'artiste dans cette famille de vases, de surcroît, montée au marteau à partir d'une seule feuille de métal, ce qui n'est pas le cas toutes les pièces monumentales. La performance ne s'arrête pas là, puisque notre vase présente une symétrie axiale parfaite ; on imagine aisément l'expérience, la haute maîtrise et le prises de mesures en continu indispensables à son exécution. Outre cette prouesse technique, dont peu de dinandiers pourraient se prévaloir, l'artiste a choisi, en comparaison des formes les plus usitées de cette série, de réduire de quelques millimètres le diamètre de la base pour les y installer sur l'épaulement tout en donnant un peu d'ampleur au col, ainsi, de l'obus étiré habituel, il nous a livré, grâce à ces quelques infimes détails, une oeuvre subtilement différente mais totalement aboutie et a probablement atteint la forme ultime tant appelée de ses voeux.
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